Je vais avoir 56 ans, j’ai toujours travaillé d’abord des petits boulots puis pendant dix ans dans une jeune société mi galerie d’art, mi entreprise commerciale qui éditait des produits dérivés avec des artistes contemporain. Ensuite pendant presque vingt ans une maison d’édition de mobilier et luminaires. Jamais à la création mais toujours à côté, moi j’étais là pour l’organisation pour l’administratif, pour la gestion du quotidien, je sais bien faire ça la gestion du quotidien….
Bref un matin, comme tous les matins je prends la ligne 11 à Télégraphe, je descends à Châtelet, et comme tous les matins je termine mon trajet à pied jusqu’à Odéon, j’aime bien traverser la seine et marcher avant d’arriver au travail, et là subitement au milieu du pont, les larmes coulent sur mes joues
Ça fait comme un déclic, je me dis stop, arrête, après tout s’enchaine, négociation, départ, pole emploi, et cette idée qui germait depuis quelques années est devenu une évidence, il n’y a plus qu’à sauter le pas, c’est quand même mieux que de sauter dans la seine !
La pâtisserie, pas une lubie, ou un caprice mais la décision et la volonté d’en faire mon nouveau métier. Alors il faut se retrousser les manches et réfléchir à un vrai projet réaliste et pereine, pas juste une envie de faire des gâteaux mais bien apprendre un métier.
Lister les formations, les écoles, le budget, et au final il n’en reste qu’une Ferrandi, l’Ecole de la gastronomie française. Tout un programme sauf que c’est sur dossier, donc je bosse à fond mon dossier, ça me permet de bien être clair sur son projet professionnel et mes motivations. C’est important parce que le budget est conséquent pour un autofinancement. Première étape, dépôt du dossier, un mois après je reçois un mail, youpi (expression d’un autre temps !) mon dossier à été sélectionné et je suis convoquée pour un entretien.
Un mois après j’arrive devant l’Ecole pour mon entretien, fébrile, un peu tremblante, j’ai révisé quelques recettes au cas où, je ne sais pas du tout à quelle sauce je vais être mangée, ensuite j’arrive dans une salle qui doit être une salle de cours et je me retrouve avec une vingtaine de personnes tous âges confondus, nous sommes reçus par le responsable de la formation pour adulte et deux chefs formateurs, on en mène pas large, ils nous appellent ensuite un par un dans un bureau pour l’entretien, la tension monte, mon tour arrive et là la cata, je reste souriante mais j’ai le sentiment que l’entretien ne se passe pas très bien, un regard rapide sur mon parcours et mon dossier de candidature mais on me parle surtout de mes motivations et de mon âge qui semble leur poser problème, bref je sors de l’entretien dépité et je me dis que c’est mort !
Trois semaines plus tard je reçois un mail qui m’annonce que je ne suis pas retenue pour la cession de septembre mais que je peux intégrer celle de janvier à priori réservé aux personnes ayant déjà une expérience dans la pâtisserie ou la restauration … ??? Y a t’il une erreur ?? Et bien non ils pensent que je peux tout à fait intégrer ce programme !
On est en mars encore 9 mois à attendre…. Du coup je m’entraine et je prépare mon trousseau….